Des pensées plus sombres et moins pures
Cinq étoiles dans le principal magazine musical danois Gaffa et beaucoup de temps d‘antenne. Lucas Berner, alias The Chairman, commence à s‘imposer comme un nouvel artiste de profil après avoir sorti son album pop alternatif 2064, qui aborde des sujets tels que la fin du monde et l‘amour perdu.

Lorsque nous nous sommes assis avec le jeune Lucas, notre première question était évidemment : Pourquoi « The Chairman » et pourquoi « 2064 » ?

« J‘avais besoin de créer un alter-ego pour reprendre certaines de mes idées. Ainsi, The Chairman est devenu un canal pour moi pour exprimer des pensées plus sombres et moins pures.

L‘album est divisé en deux parties, avant et après l‘année 2064. Dans l‘ensemble, l‘album est une histoire d‘amour, et si je devais dramatiser le sentiment de perdre quelqu‘un que vous aimez, alors Judgement Day est la chose la plus brutale à laquelle je pouvais penser », explique Lucas.

En 2064, le protagoniste est seul dans une société post-apocalyptique où il s‘enfuit tandis que sa bien-aimée lui manque terriblement. Avant la chute de la société (qui sur l‘album se produit autour des chansons Settling on the Ocean et Coming Back to the World ), le protagoniste est toujours dans sa relation, et toutes ces chansons sont des histoires sur ce que c‘est que d‘être dans une relation avec une

personne qui représente tout pour vous et la peur de perdre cette personne. »

Un peu de compagnie
Sa musique a été décrite comme de la « pop de chambre d‘auteur-compositeur-interprète ». Cependant, The Chairman et Lucas Berner ne croient pas que cela raconte toute l‘histoire :

« Je ne peux pas nier être un auteur-compositeur-interprète. Mais je pense qu‘il y a eu une tendance à m‘associer à des artistes avec lesquels je ne pense pas avoir quelque chose en commun. D‘habitude, je l‘appelle simplement Pop Alternative, ce qui signifie que je peux agir raisonnablement librement dans tous les genres et ne pas me sentir enfermé », explique Lucas.

Il met en avant trois chansons de l‘album qui signifient quelque chose de spécial pour lui :

« Le morceau A Little Company parle du besoin de d‘être aider par quelqu‘un de proche. Sur le sentiment de solitude ou d‘oubli et le besoin de compagnie dans sa propre tristesse. Un autre morceau, Coming Back to the World, est une chanson qui signifie beaucoup pour moi. C‘est l‘un des morceaux de l‘album qui pointe vers un genre vers lequel je m‘oriente dans des morceaux plus récents. How It Feels est mon morceau préféré, car il a fait tellement pour promouvoir The Chairman, jusqu‘à présent sur la scène musicale danoise.

Un esprit ouvert et quelque chose à dire
Si The Chairman devait choisir trois chansons qu‘il aimerait avoir écrites lui-même, il mentionnerait God Only Knowsdes Beach Boys, A Day in the Lifedes Beatles et Impossible Soul de Sufjan Stevens (l‘un des artistes préférés de Lucas).

Alors, comment trouve-t-il une nouvelle inspiration ?

« Cela varie beaucoup, même le fait d'être inspiré peut varié. C‘est plus la règle que l‘exception que, quand je m‘assois pour produire un nouveau morceau, rien d‘utile n‘en sort.

Mais pour moi, il est important de continuer à essayer. Même si cela ne semble pas fonctionner, je développe toujours mes compétences techniques en essayant de transformer une idée médiocre en une bonne. Beaucoup d‘artistes m‘ont inspiré. Dernièrement, j‘ai beaucoup écouté Frank Ocean et Sufjan Stevens. »

« Quels sont les ingrédients importants d‘une bonne chanson ?

« Pour moi, il est important de ne pas baser mon travail sur des dogmes de genre et je me lance dans l‘écriture de chansons avec un esprit ouvert et quelque chose à dire. Si vous sentez que vous avez quelque chose à dire qui vaut la peine d‘être écouté par les autres, alors vous avez déjà parcouru un long chemin. »

Le manque de sincérité
Alors, comment gère-t-il son succès et comment cela affecte-t-il sa vie quotidienne, par rapport à avant ?

« Il n‘y a pas grand-chose qui a changé dans ma vie de tous les jours. La différence, c‘est qu‘au début, quand je suis arrivé en studio, j‘ai dû chercher du travail et me battre pour susciter l‘intérêt de partenaires potentiels. Maintenant, je commence la plupart du temps avec une idée claire de ce que je dois accomplir et le travail est déterminé par un plan que j‘ai établi.

Une vraie sincérité sur la scène musicale me manque un peu.. Je pense qu‘il y a une tendance à promouvoir votre esthétique et votre actualité temporelle – plutôt que d‘écrire des chansons qui ont de la pertinence pour vous-même et vos auditeurs.

Il y a assez de place pour faire les deux comme cela a toujours été le cas jusqu‘à présent. Mais cela a progressivement pris le dessus et il ne reste plus grand-chose qui me touche réellement. »

Son, nouvelle musique et avenir
En ce moment, la vie de Lucas Berner tourne autour de la musique. Naturellement, les mixages de chansons et le son lui-même sont des éléments essentiels pour créer l‘expression qu‘il recherche – une expression fiable :

« C‘est toujours génial de travailler sur de bonnes enceintes quand on a besoin de savoir si une production a du potentiel ou non. La musique peut sembler assez terminée au début du processus.

Cela présente le risque que vous perdiez votre motivation pour aller plus en profondeur. C‘est pourquoi j‘écoute la plupart des mixages sur la radio de ma cuisine à la maison après qu‘ils aient été mixés sur des haut-parleurs dynamiques et de bonne qualité. »

The Chairman travaille sur de nouveaux morceaux en studio ces jours-ci. Le rêve est de pouvoir s‘établir davantage avec une identité de musicien à plein temps :

« À court terme, mon rêve est que je puisse payer mon loyer tous les mois grâce à ma musique. C‘est la seule chose à laquelle je peux m‘identifier en ce moment. J‘espère juste faire connaître ma musique au plus grand nombre de personnes possible et partager mes pensées avec le monde. »

-- Rune H. Jensen, rhj@dali.dk