Sketches of Africa
Nous avons demandé à Antonio comment et pourquoi la musique africaine influence son expression.

« Je voyage beaucoup et je rencontre beaucoup de gens en cours de route. J‘ai rencontré un Zimbabwéen qui m‘a raconté des histoires sur sa vie en Afrique et j‘ai été intrigué. Mais je reste encore surpris de l‘émotion qui m‘a envahi lorsque, de emplacement à Tarifa, à la pointe sud de l‘Espagne, j‘ai posé pour la première fois les yeux sur les rives lointaines de l‘Afrique. Ayant déjà embrassé d'autres genres musicaux (musique folklorique espagnole, brésilienne, italienne, jazz, etc.), j'ai été intrigué par le rythme de la musique africaine dès la première fois que je l'ai entendu. J‘ai voulu approfondir ma compréhension de la musique – ce qui m‘a amené à écrire de la musique qui reflète cela – et qui a abouti à l‘album Sketches of Africa. »

Alors, comment décririez-vous – de manière très générale, bien sûr – les principales différences entre la musique occidentale et la musique africaine ?

« Je crois que, d‘une manière générale, le rythme africain est interprété et dansé d‘une manière différente », explique-t-il. « La musique occidentale est, au sens large, exprimée en mettant l‘accent sur le temps frappé tandis que la musique africaine semble mettre l‘accent sur le rythme sur le temps en l‘air. Parfois, pour l‘oreille non avertie, la musique africaine semble trompeusement facile à reproduire, mais, une fois que vous l‘avez essayée, il semble y avoir des couches sous des couches de rythme.

Je crois qu'il y a beaucoup de résonance de la musique africaine dans la musique occidentale, mais cela ne fait qu'effleurer la surface du profond mystère évoqué par la musique africaine. »

Musique africaine contre musique occidentale
Comment l'Afrique vous a-t-elle affecté par rapport à votre propre origine dans la culture occidentale ?

 » Comme vous pouvez le constater, j'ai été et je suis toujours profondément ému par la musique et les gens de ce continent incroyable. Je me suis toujours senti très bien accueilli partout où j‘ai voyagé en Afrique, et j‘ai été touché par la générosité de personnes qui n‘avaient presque rien mais qui ont quand même trouvé des moyens d‘être enthousiastes et heureuses de vivre, malgré leurs difficultés. Cela met en perspective sa propre situation et vous fait repenser votre approche de la vie. »

Comment voyez-vous votre propre évolution musicale entre votre dernier disque jusqu‘au nouveau Sketches of Africa ?

« Déjà sur mon précédent album studio, Tears of Joy, mon visage était tourné vers l‘Afrique. Comme en témoigne Sahara Rain et même avant cela African Dawn sur mon album Live!. Mais, j‘ai voulu approfondir mon expérience de cette musique en m‘imprégnant et en travaillant avec des musiciens africains. Je voulais me rapprocher du cœur des influences qui ont façonné la musique africaine sous ses multiples formes, en créant un kaléidoscope de sons, de chansons et de rythmes. »

Un son détaillé et intime
Le son d‘un nouveau morceau comme Madibas est plutôt spacieux, détaillé et pourtant intime. Cherchez-vous consciemment à communiquer de tels éléments pendant le processus d‘enregistrement ?

« Je suis heureux que vous ayez compris l‘objectif de ce morceau particulier. À l‘origine, l‘idée est née de mon désir de créer quelque chose en hommage à Nelson Mandela. Et ce faisant, j‘ai voulu incorporer dans la texture de la musique les éléments qui, à mon avis, conviendraient à l‘aspect humain de ce grand homme. Il est surtout associé à la dignité, à la sagesse et à la grâce, mais à travers ce morceau, je voulais capturer son humour et son sourire dans le groove comme la positivité qu‘il m‘inspirait. »

En parlant d‘inspiration : Quelle musique trouvez-vous inspirante sur la scène aujourd‘hui, quels que soient le genre et la géographie ?

« Pour moi, à ce stade de ma vie, l‘inspiration musicale n‘a pas de frontières géographiques. Ma boussole est la profondeur à laquelle un morceau particulier me touche et remue mon esprit. Je suis particulièrement intrigué par la musique qui est encore fortement liée à ses racines où l‘on peut suivre le fil jusqu‘à ses véritables origines. Dans mon écriture musicale, je m‘efforce de retracer les racines et de leur donner des ailes. »

Reproduction sonore
Quel est votre rapport à un bon son en général et à de bonnes enceintes en particulier ?

« Il y a un long processus qui va de la première création d‘un son, de la frappe de la note sur l‘instrument, jusqu‘à la livraison finale à l‘auditeur dans son salon. La qualité de l‘enceinte est donc le dernier maillon vital de la chaîne sonore et essentielle à l‘expérience d‘écoute. »

Qu‘est-ce qui est le plus important pour vous dans le son et dans la reproduction du son par les haut-parleurs ?

« Reproduire le plus fidèlement possible la performance de l‘artiste dans son intégralité. »

Comment décririez-vous les éléments centraux, les priorités de votre talent et de vos façons d‘interpréter ?

« De la créativité, de la polyvalence, de la curiosité et une âme agitée. Ma priorité est de découvrir, d‘innover et de toujours apprendre de nouvelles façons de faire. J‘aime m‘imprégner des choses qui m‘entourent et les traduire dans ma propre expérience. »

Sketches of Africa et nouveaux projets à venir
Nous approchons de la fin de l‘interview, alors je lui demande ce qui se passe ensuite – quels sont les projets d‘Antonio pour l‘avenir ?

« À l‘heure actuelle, je suis encore assez imprégné du processus de présentation de Sketches of Africa au monde. Mais j‘ai été contacté en vue de me lancer dans de nouveaux projets très excitants. En ce moment, à part quelques concerts en Europe dans un avenir proche, j‘investis mon temps et mon énergie dans la préparation du Festival d‘Édimbourg.

Et le lancement de mon nouvel album Sketches of Africa, que j‘attends avec impatience et que j‘ai hâte de jouer sur scène. Cela a été long à venir et j‘apprécie chaque étape du processus. Venez me rejoindre dans ce voyage », conclut Antonio.

Pour en savoir plus sur Antonio Forcione et sa musique, rendez-vous sur www.antonioforcione.com.

- Rune H. Jensen, rhj@dali.dk